Je m'appelle Andrew Levis et voici mon histoire. Tout commence à Carson City et il y a des chances pour que tout y finisse aussi.  Dans la famille on a toujours dit "On ne sait jamais combien de temps on a devant soi". Ca s'applique davantage quand on connait la particularité de la ville. Puis qu'il faut commencer, je vais commencer par le début.  J'ai été élevé dans un milieu on-ne-peut-plus modeste. Mon père tient un petit restaurant de la ville. Rien de grandiose et pourtant on a réussi à être endettés jusqu'au cou! J'ai passé la plupart de ma jeunesse dans les cuisines à jouer avec mon ami de la vie, Tyler Howkins.  Si vous voulez tout savoir, je le considère comme un frère, d'autant plus que je suis fils unique. J'ai tout fait avec lui, les meilleurs moments comme les pires conneries. Supplice ? Non non, Tyler était mon bel enfoiré, c'était l'expression affectif que je lui accordais. Pendant notre adolescence on était inséparables.  Un véritable allié, un véritable acolyte, un véritable leader durant cette guerre des gangs qui fait rage toujours.  Il était là quand j'ai découvert que mon père avait eu une fille avec une autre femme. Le putain de choc quand j'ai appris que j'avais une soeur! Même si elle avait certainement la moitié de mon âge... Je n'ai pas eu l'occasion de la rencontrer, je négocie toujours avec papa qui ne veut rien dire sur elle. En parallèle, maman a foutu le camp . Quel tempérament elle a!  La plus tyrannique de nous tous ! Tout le monde la craignait!  Elle m'envoie des cartes postales et des lettres de ses voyages! Elle pense toujours à nous mais elle a dit qu'elle avait besoin de prendre l'air pour accepter cette nouvelle. Du fait, j'avais un meilleur ami exceptionnelle, un papa adorable, une maman cool et folle ainsi qu'une soeur inconnue. J'ai vécu dans de profonds abysses de mes 16 à 19 ans, toujours avec Tyler. Beaucoup beaucoup d'alcools et de drogues au programme. Heureusement qu'avec le temps on s'est calmés (je parle de moi et de Tyler). Malheureusement les sales gosses ( ou les riches comme vous voulez) ont cherché des noises et les affaires ont vite tourné au vinaigre! J'ai vu passé plus de flingues dans ma vie qu'un homme a vu de femmes dans la sienne.  Tout le monde y touche , tout le monde joue avec... Autant vous dire que c'est le bordel !  Vous avez maintenant une belle palette de couleurs de mon éducation.

Ma scolarité est quasiment nulle. Je suis un peu analphabète sur les bords à cause des cours manqués. J'étais assez turbulent et dissipé, un véritable handicape pour les enseignants. Du coup je me suis lancé dans le travail très jeune, pour ainsi dire à 16 ans. J'ai aidé et j'aide toujours mon père au restaurant. Serveur et plonge à volonté ! J'en ai vu passé des clients et des assiettes! C'est assez payé pour que je puisses m'offrir un toit et des pâtes et m'occuper de ma moto. Une putain de suzuki DRZ 400 , l'amour de ma vie! C'est incroyable comment on peut s'attacher à un objet comme ça. Il faut dire que je n'ai pas eu beaucoup de chances avec les femmes...


 Si on avait bien déconné avec Tyler pour le sexe , très rapidement je suis tombé fou amoureux d'une fille.  Je l'avais rencontré au restaurant justement. Elle s'appelait Dylan Morrison, la plus belle que je n'ai jamais vu.  J'avais 19 ans. On s'était mariés deux ans plus tard parce que vraiment j'y croyais à notre relation. J'avais toujours pensé que le mariage était une connerie. Mais tous mes fondements de l'amour avaient été balayés par le battement de cils de Dylan. Elle était juste époustouflante! De fil en aiguille, elle m'avait sorti de cette "dépravation" . Ce qui ne réjouissait pas vraiment Tyler qui trouvait que l'amour m'aveuglait. C'était le cas et je le savais mais mon coeur s'emballait à chaque fois que je la voyais.  On était encore sous les effets de notre nouvelle vie de mariés que je reçus le premier électrochoc: sa perte, un véritable poignard dans le coeur. Je finissais tard ce soir-là, ce côté la ville était devenu peu fréquentable. A la lumière du réverbère  j'avais vu un corps inerte sur le sol près de l'entrée de notre appart'.  C'était elle. Je savais qu'elle avait des problèmes parce qu'elle venait d'une bonne famille , qu'elle avait refoulé ses origines et qu'elle préférait un petit "clochard" de mon espère.  Je sais qu'elle avait trahi les siens et il fallait se douter qu'un jour ils règlent son compte. J'aurais jamais deviné que c'était d'une façon barbare et aussi exposée. Ils sont venus la chercher depuis l'intérieur quitte à défoncer la porte. Ils ont dû la frapper à la tête car elle se débattait trop, ce qui expliquait l'hématome à son crane. Ils ont conclu son affaire avec une balle entre les deux yeux. Ma Dylan à terre. Je me sentais très con , très con de ne pas l'avoir défendu et pas assez protégé! J'ai pas véritablement déprimé non. Je me suis promis de la venger en ayant au bout d'un pic la tête de l'auteur de son crime.  Je m'étais renseigné et je savais qui c'était... Cela fut mon premier drame. Les gens n'ont pas cherché à savoir ce qui se passait dans la rue, le coup de tire, les cris probables... parce que pour eux c'est assez courant. Le second drame a été tout aussi fort !  C'était l'année dernière, Tyler s'était fait shooté par d'autres connards! Qui sait, c'était peut être le même que  Dylan... Cette fois là je n'étais pas seul dans ma douleur. Meghan sa soeur cadette m'accompagnait sur le coup.  Presque devenu pacifiste par l'amour, la perte de deux êtes chères m'a rendu un fou furieux aveuglé par la vengeance. Je saute sur l'occasion pour tirer, je saute sur l'occasion pour tuer, frapper, torturer... Si j'ai appris à me montrer plus violent qu'un homme est capable d'être, j'ai appris à être protecteur et ne plus être "solitaire" en comptant sur moi même. Je fais attention d'abord à Meghan et mes autres proches. J'avais déjà assez l'impression d'avoir tué deux personnes, je ne voulais pas que la fosse commune se remplisse davantage.

En amour à présent, j'ai beaucoup de mal à vivre. Submergé par le chagrin, le visage de Dylan apparait souvent. Tyler aussi me manque, du coup j'ai énormément de mal à tenir une bonne amitié avec un mec en pensant à mon bel enfoiré. Malgré tout, j'essaye d'avoir le sang froid. Montrer ses faiblesses est chose à éviter quand le danger vous guette de partout et de nulle part.  Souvent on me craint mais on peut facilement m'apprécier. On apprécie ce lion enragé qui est laissé à son triste sort...